Je me jette dans l’effervescence de l’ouverture du Museum of Modern Art après 4 ans de travaux. Un bâtiment neuf a été juxtaposé à l’ancien. Dimanche est jour de forte affluence. On m’a dit que c’est maintenant le plus grand musée d’art contemporain avec le MOMA à New York. Je me méfie de la tendance des américains à sans cesse jouer sur une prétendue excellence et unicité qualitative. Il y a une prolifération des « the best … » tout autour du pays qui est vertigineuse. Mais force est de reconnaitre, le musée est vaste et recèle des collections impressionnantes par leur nombre et la qualité des œuvres présentées.
Quelques coups de cœur :
- Shirin Neshat, Passage, 2001 : un film issu d’une collaboration avec Philipp Glass pour la musique. Dans le désert marocain, des hommes qui portent un cadavre, des femmes qui creusent en commun le sol rocailleux, et une jeune fille solitaire qui observe et témoigne du passage.
- Takeshi Murata, Melter 3D : un stroboscope sur sphère en métal vibrante qui crée un effet de flux et d’eau enveloppant la sphère. Psychédélique.
- Gerardt Richter et Anselm Kiefer dans l’exposition des grands peintres allemands depuis 1960. L’abstraction et le symbolisme comme deux modes d’exploration de l’héritage du nazisme.
- Une installation de Richard Long : la nature simple de la pierre magnifiée par la forme humaine : cercle méditatif.
- Les portraits de Chuck Close qui travaille sur une pixellisation volontaire du visage pour produire les formes par synthèse perceptive.
- Ruth Asawa et ses paniers à rêves.
- Richard Serra : une installation monumentale au rez-de-chaussée qui fait cheminer dans un espace courbe et dans des textures magnifiques de l’acier oxydé.






Le San Francisco Symphony en répétition générale publique
Je profite d’une matinée fraîche pour me réfugier au Louise M. Davies Symphony Hall et écouter le San Francisco Symphony.
Au programme :
– Le 1er Concerto pour violoncelle de Chostakovitch : Alexey Stadler, un jeune russe virtuose avec un engagement et des lignes remarquables. L’orchestre magnifique : souple et puissant.
– La 4e Symphonie de Tchaïkovski. La direction de Vladimir Ashkenazy est sèche et impulsive mais l’ensemble sonne souple et précis. Je suis un peu déçu par les trompettes qui semblent en dessous du niveau du reste. Mais l’ensemble produit un résultat impressionnant : les cordes homogènes, les vents brillants et inventifs, les cuivres puissants. Cela sonne et l’écoute intense produit cet effet de revivification par la vibration qui me ravit toujours.




Damien